FESTIVAL
du 1 au 4 février
RENCONTRES ATELIERS EXPO
du 16 février au 31 mars
Paris 10
Un festival conçu pour interroger notre rapport aux images, au-delà des cadres narratifs traditionnels. Images hors-cadre, qui bouleversent les codes normatifs et nous donnent accès à une vision plus ouverte. Images qui se connectent à notre réalité complexe, à notre corps dans l'espace public, à notre société multidimensionnelle et stratifiée, où le rapport entre humain et non humain est en train de se redéfinir. Images cinématographiques qui établissent un dialogue avec d'autres disciplines comme la photographie, la performance, l'illustration, la danse. Le thème que j'ai imaginé pour cette première année est l'intimité avec le monde, à partir d'une réflexion de la théoricienne bell hooks “J’ai opté pour l’intimité. Et il n’y a qu’une seule façon de rester intime : relier ce que je fais ici, aujourd’hui dans cette position, à ce qui se passe là-bas, dans cette autre position." Le festival se déroulera entre l’espace The Window et l’espace rue. La vitrine sera l'espace de connexion entre l'intérieur et l'extérieur, un cadre frontière qui permet une réflexion sur le temps et le changement, un lieu d'ouverture du regard, un écran, une frontière fluide entre le cinéma et les autres disciplines.
IMAGE OUVERTE
PROGRAMME
FESTIVAL
jeudi 1 février 2024
Plan(te)s pour le futur
17h30 – Café O'Gustave
Vernissage
Expérimentations Ouvertes VR
Espace réalité virtuelle
- SURFACING, Rossella Schillaci, Italie, Portugal, 2022
- COMFORTLESS, TEARLESS, BLOODLESS, trilogy by Gina Kim, Corée, 2017-2023
- MEDINITALY, Roberto Malfagia, Italie, 2021
- CASTLE OF UNKNOWING, Damian Thorn-Hauswirth, Etats Unis, 2022
présenté par Elisa Scarpa, en collaboration avec Ennesimo Festival
18h00 – The Window
Expérimentations Ouvertes
films /Eau, rituels, ruptures
- AL BORDE DEL AGUA, Iñigo Salaberria, Maria Elorza, Espagne, 2023
- THE COAST, Sohrab Hura, Inde, 2021
- APHOTIC ZONE, Emilja Skarnulyte, Lituanie, 2023
présentation Tea Paci
19h30 - L'Archipel
Societé Ouverte
films /Espaces en fibrillation
- 24 HEURES SUR PLACE, Ila Béka et Louise Lemoine, France, 2016
Q&R avec Vincent Hertenberger de l'agence TVK conduit par Manel Pons Romero
21h30 – L'Archipel
Societé Ouverte
films /Espaces en fibrillation
- DANCING ON THE EDGE OF THE VOLCANO, Cyril Aris, Liban, 2023
vendredi 2 février 2024
États de l'être volatils
17h30 – The Window
Ateliers Ouverts
Balade INFRA-ORDINAIRE avec Manel Pons Romero
(inscriptions par email)
18h30 – Café O'Gustave
Expérimentations Ouvertes VR
Espace réalité virtuelle
- SURFACING, Rossella Schillaci, Italie, Portugal, 2022
- COMFORTLESS, TEARLESS, BLOODLESS, trilogy by Gina Kim, Corée, 2017-2023
- MEDINITALY, Roberto Malfagia, Italie, 2021
- CASTLE OF UNKNOWING, Damian Thorn-Hauswirth, Etats Unis, 2022
présenté par Elisa Scarpa, en collaboration avec Ennesimo Festival
18h30 – The Window
Expérimentations Ouvertes
films /Absence, mémories, fantômes
- ABSENT LANDSCAPES, Myriam Rey, France/Syrie, 2023
- CORTOCIRCUITO, Valentina Manzoni, Italie/Suisse, 2021
- LUI E IO, Giulia Cosentino, Italie, 2021
Q&R avec les 3 réalisatrices conduit par Tea Paci
20h30 – The Window
Societé Ouverte
films /Désirs
- CHORALE, Arianna Lodeserto, Italie, 2023
Q&R avec la réalisatrice conduit par Ludovica Fales
21h30 – The Window
Societé Ouverte
films /Désirs
- FREE BULLET, Catherine Detournay et Paulina Pisarek, France, 2014
Q&R avec les réalisatrices conduit par Stefano Missio
samedi 3 février 2024.
Déplacements
11h00 – The Window
Ateliers Ouverts
INTIMITÉ AVEC LE MONDE avec Carole Quettier
(inscriptions par email)
16h00 – The Window
Ateliers Ouverts
DESSINER LE CINÉMA avec Valentina Restivo
(inscriptions par email)
18h30 – Café O'Gustave
Expérimentations Ouvertes VR
Espace réalité virtuelle
- SURFACING, Rossella Schillaci, Italie, Portugal, 2022
- COMFORTLESS, TEARLESS, BLOODLESS, trilogy by Gina Kim, Corée, 2017-2023
- MEDINITALY, Roberto Malfagia, Italie, 2021
- CASTLE OF UNKNOWING, Damian Thorn-Hauswirth, Etats Unis, 2022
présenté par Elisa Scarpa, en collaboration avec Ennesimo Festival
18h30 – The Window
Expérimentations Ouvertes
films /Extinctions, évolutions, rêves
- THE HEART OF A TREE, Clare Langan, Irlande, 2020
- LAST THINGS, Deborah Stratman, Etats Unis, France, Portugal, 2021
Q&R avec Clare Langan conduit par Tea Paci
20h30 – The Window
Societé Ouverte
films /Communautés
- WHAT WE SHARED, Kamila Kuc, Royaume Uni / Abkhazie, 2021
Q&R avec la réalisatrice conduit par Ludovica Fales
22h00 – The Window
Societé Ouverte
films /Communautés
- HIJXS DE LA REVOLUCIÓN, Rodrigo Vazquez, Colombie, 2023
dimanche 4 février 2024
Récits excitables
14h00 – The Window
Ateliers Ouverts
Table ronde sur les NOUVEAU CADRES DE REPRÉSENTATION
(inscriptions par email)
15h00 – The Window
Ateliers Ouverts
FAIRE DU CINÉMA, TRAVAILLER LA TERRE, HABITER LE MONDE avec Giovanni Cioni - Projection L'ORTO DEL MONDO, film collectif, Italie, 2023
Q&R
(inscriptions par email)
18h00 – Café O'Gustave
Expérimentations Ouvertes VR
Espace réalité virtuelle
- SURFACING, Rossella Schillaci, Italie, Portugal, 2022
- COMFORTLESS, TEARLESS, BLOODLESS, trilogy by Gina Kim, Corée, 2017-2023
- MEDINITALY, Roberto Malfagia, Italie, 2021
- CASTLE OF UNKNOWING, Damian Thorn-Hauswirth, Etats Unis, 2022
présenté par Elisa Scarpa, en collaboration avec Ennesimo Festival
18h00 – The Window
Expérimentations Ouvertes
films /Initiation, discours insurrectionnel, désirs
- SPEWKING RYBAWDY, Melanie Jackson, Royaume Uni, 2020
- THE FEAR OF LEAVING THE ANIMAL FOREVER FORGOTTEN UNDER THE GROUND, Janis Rafa, Royaume Uni, 2021
- PARALLEL URBANISMS, Jaspar Joseph-Lester, Royaume Uni, 2023
20h30 – The Window
Societé Ouverte
films /Déconfinements
- THE OBSERVER de Rita Andreetti, Chine, 2022
22h00 – The Window
Societé Ouverte
films /Déconfinements
- DE LA PLANÈTE DES HUMAINS de Giovanni Cioni, Italie, 2022
Q&R avec le réalisateur conduit par Ludovica Fales
L.A PARTICIPATION AUX FILMS ET AUX ATELIERS EST LIBRE
IMAGE OUVERTE
LES SECTIONS
EN DÉTAIL
Expérimentations Ouvertes VR
ATELIERS OUVERTS /inscriptions par email
Cette balade est le résultat d'un travail en résidence à The Window en 2022. A l'occasion d'Image Ouverte, cette balade sera aussi une introduction à l'infraphotographie: un nouveau regard sur la ville, une nouvelle façon de la vivre et de la partager. Une plongée dans l'invisible.
Manel Pons Romero
Barcelonais à Paris, il explore les possibilités créatives et participatives dans l'espace public depuis l'an 2000. Spécialisé dans la création in situ et très sensible aux problématiques environnementales, il développe depuis 2021 un projet de recherche photographique dans l'infra-ordinaire.
La danse, abri et appui d’un mouvement intime, libre de dessiner son propre espace
bell hooks écrit : « J’ai opté pour l’intimité. Et il n’y a qu’une seule façon de rester intime : relier ce que je fais ici, aujourd’hui dans cette position, à ce qui se passe là-bas, dans cette autre position. »
Dans la préface à « Totalité et Infini », qui fait peut-être écho à la phrase de bell hooks, Emmanuel Lévinas écrit : « La violence ne consiste pas tant à blesser et anéantir, qu’à interrompre la continuité des personnes, à leur faire jouer des rôles où elles ne se retrouvent plus, à leur faire trahir non seulement des engagements, mais leur propre substance, à faire accomplir des actes qui vont détruire toute possibilité d’acte. Comme la guerre moderne, toute guerre se sert déjà
d’armes qui se retournent contre celui qui les tient. Elle instaure un ordre à l’égard duquel personne ne peut prendre distance. Rien n'est dès lors extérieur. La guerre ne manifeste pas l’extériorité et l’autre comme autre ; elle détruit
l’identité du Même… » (éd. Martinus Nijhoff, p.IX, X, 1968).
De quelle empathie s’agirait-t-il de faire preuve pour mesurer et conjurer la blessure d’une vie qui a perdu toute possibilité d’intimité ? L’intimité, ce point refuge, plus que privé, beaucoup n’y ont quasiment plus droit.
Comment la danse tenterait de s’approcher de cette zone fragile, réservée à chacun, commune à tous ? Par quelle précaution, avec quelle attention pourrait-elle rendre justice à ce qu’il y a de singulier et d’universel dans l’être. Par
quelle nature de geste, dont le corps est déjà porteur, la danse ouvrirait cet espace infime et intime avec ses forces de désarmée ?
L’atelier proposera un échauffement, une préparation douce avec une mise en mouvement attentive au corps, sensible
et en conscience ; et l’apprentissage d’une chorégraphie, simple et courte, pour disposer de quelques signes et pensées
de mouvements communs, pouvant servir d’appui pour la suite de la proposition. Un troisième temps sera consacré à l’expérimentation par l’improvisation de chemins de traverses et rêveries autour du thème de l’intime. Il sera orienté par
divers documents, extraits de textes, œuvres plastiques, offrant à chacun la liberté d’une interprétation personnelle à
vivre en solo ou conjuguant sa présence au groupe.
Carole Quettier
Carole Quettier se forme à la danse contemporaine au Conservatoire Régional de Rennes puis au CNSM de Paris, auprès de Susan Alexander, Joëlle Mazet, Peter Goss, André Lafonta, Christine Gérard et Martine Clary (1996-2001).
Entre 2004 et 2009, elle est interprète pour Hervé Robbe au CCN du Havre. En 2007, elle rencontre Daniel Dobbels, compagnie De L’ENTRE-DEUX ; elle danse chacune de ses créations et l’assiste à l’École Nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris, dans le séminaire sur Les rapports entre danse et arts-plastiques de 5ème année. Elle donne également de nombreux ateliers pour des conservatoires, des danseurs amateurs, des adolescents en difficulté et des personnes atteintes de handicap mental, et des cours techniques pour l’entraînement régulier du danseur à micadanses.
En 2018, elle chorégraphie le solo Midi sans paupière (création Festival Bien fait ! 2019)
Elle participe à des tournages pour Alain Fleischer et Danielle Schirman sur l’art et le design. Elle mène en parallèle un travail de recherche et création avec la plasticienne et vidéaste Elise Vandewalle, et la dessinatrice et peintre Marine Bikard.
En 2020, elle rejoint la compagnie ATMEN, Françoise Tartinville pour la création Collage et Fraction en 2021. Cette même année elle danse pour la compagnie Hekla, Eva Assayas, dans la création Dans le creux de l’absence. Elle crée sa propre compagnie LA VOLPE, et chorégraphie un second solo Mes « soudains », autour de lectures d’Henri Michaux (création Festival Faits d’hiver 2022)
En 2022 elle rejoint Anne-Sophie Lancelin, Compagnie EUPHORBIA, pour la création Le quatrième pas se fait dans la nuit, les premières auront lieu au Théâtre de Sénart et dans le cadre du Festival Faits d’hiver en janvier 2024.
L'exposition sera composée de 30 illustrations tirées de "Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon" d'Elio Petri avec Gian Maria Volonté, sujet des trente planches, toutes réalisées à la gouache et à l'encre, où la caméra est très étroite sur le visage de l'acteur .
Les films avec Gian Maria Volontè ont le pouvoir de vous faire comprendre l'être humain, ses faiblesses, ses combats, son âme à travers le visage et le corps de ce gigantesque acteur. L'acte d'agir est pour Volontè un acte politique et permet une adhésion universelle à l'humanité. Car si, comme le disait Carmelo Bene, « il ne faut pas créer des chefs-d'œuvre, il faut être des chefs-d'œuvre », les personnages créés par GMV traversent l'histoire et l'imaginaire au point que l'acteur qui les incarne est au-delà de la simple représentation.
Au cours de l'atelier, en plus des illustrations du film exposées, d'autres illustrations tirées de deux autres films seront projetées : Persona d'Ingmar Bergman et Salò ou les 120 Journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini. A travers cette introduction/présentation, nous souhaitons apporter une contribution au visionnage du film en pensant extraire le cadre du flux filmique et le réinterpréter pour comprendre la composition et la poétique de l'image.
VALENTINA RESTIVO
(Livourne, 20 mai 1983)
Après avoir obtenu un diplôme en cinéma et image électronique avec une thèse illustrée sur « Salò ou les 120 jours de
Sodoma” de Pier Paolo Pasolini, a fréquenté l'École Internationale d'Art Graphique Il Bisonte à
Florence. Il a illustré plusieurs films par pur plaisir, incarné de nombreux personnages qu'il souhaitait
fait connaissance, a participé à des expositions plus ou moins réussies et ouvre une imprimerie à domicile à
Livourne avec le photographe et partenaire Filippo Boccini.
Faire du cinéma est en rapport avec le monde qu’on habite et avec les autres qui habitent ce monde. Faire du cinéma devient interroger et se confronter et mettre en cause le flux ubiquitaire des images, images en temps réel toujours au présent, les lieux toujours ailleurs. L’ubiquité, l’ailleurs, nulle part, dans un présent suspendu. Les écrans sont partout et il faut briser les écrans. Il faut inventer le ici, le maintenant, là où nous sommes et là où nous voulons aller.
Être en vie, où, ici, en ce monde.
Je fais du cinéma et je travaille la terre, depuis vingt ans. Et c’est ce lien qui me nourrit dans cette recherche.
Un lien très concret, matériel.
Imaginer ce dont tu as besoin pour vive. Préparer la terre c’est imaginer ce qui va y pousser. Semer c’est imaginer la croissance de la plante et l’espace dont elle a besoin. Tailler la vigne, l’olivier, l’arbre à fruit, c’est imaginer la forme qu’elle prendra. La lumière dont le fruit aura besoin pour mûrir.
Travailler un film c’est imaginer la vie qui en germera.
Projection du film L'ORTO DEL MONDO, film collectif.
Dimitri Bratanov, Milena Fiore, Sofia Merelli, Stefania Muresu, Alessandro Penta, Paola Piscitelli, Marco Schiavon, Marco Zuin
Italie, 50', 2024
Le laboratoire était comme un atelier de travail ouvert – où pour la première fois j’invitais des cinéastes à faire l’expérience de mon lieu de vie et de travail, travail de cinéma et de la terre. Chacun partait sur sa propre inspiration, et trouvait sa place. Je parlas de ce que j’étais en train de faire, je montrais des fragments de projets en cours ou inachevé, on échangeait les idées qui germaient. Et moi je me suis vite senti dans une position d’invité dans mon lieu de vie. Et j’aimais cette sensation. Comme quand quelqu’un un jours me dit qu’il vivrait bien ici, où je vis – et je lui répondit : moi aussi. Une boutade, oui, peut-être, mais avec ce fonds de vérité que je retrouve dans cette expérience et dans les films qui en sont nés.
Giovanni Cioni
« Giovanni Cioni est un cinéaste de la perte des références. Loin des habitudes, sa caméra devient un explorateur, transformant l'environnement qu'elle traverse en territoire inconnu. Son regard bouscule les codes du documentaire. Rebat les traces de la réalité et de la fiction. Elle élabore de nouveaux espaces, de nouvelles temporalités, d'où émergent des humains qui semblent surgir d'un ailleurs impalpable. Dans sa démarche, l'œil construit une réalité, appréhende le monde sans certitudes. Son empreinte singulière est faite de la marque d'un homme en quête, et du regard d'un grand cinéaste. » (Carlo Chatrian, Visions du Réel 2011)
GIOVANNI CIONI, cinéaste, a vécu entre Paris (où il est né en 1962), Bruxelles, où il s'est formé, Lisbonne, Naples et le Mugello, en Toscane, où il vit actuellement.
Parmi ses films : NON è SOGNO, créé au Festival International du Film de Locarno (août 2019), VIAGGIO A MONTEVIDEO, créé au Cinéma du Réel et au Cinéma Mostra Nuovo de Pesaro (2017), FROM THE RETURN, en compétition internationale au Cinéma du Réel (Paris, mars 2015), Biografilm (Bologne, juin 2015) Filmmaker (Milan, décembre 2015), Festival de Trieste janvier 2016, PER ULISSE, prix de la compétition internationale et prix du cinéma italien au Festival dei Popoli, Florence, décembre 2013 , mention spéciale au Festival Cinéma et droits de l'homme, Naples, décembre 2013, première à Visions du Réel, Nyon, compétition internationale, avril 2013, Etats généraux du film documentaire, Lussas, août 2013, Festival des cinémas des Peuples Anuuruaboro, Nouvelle-Calédonie , compétition internationale, novembre 2013), GLI INTREPIDI, créé à la 69e Mostra de Venise, Giornate degli Autori, IN PURGATORY, sélectionné et primé dans divers festivals (dont le Festival dei Popoli, Bellaria et Cinéma du Réel), distribué en salles en Belgique et France, NOUS/AUTRES, TEMOINS LISBONNE, LOURDES LAS VEGAS (inspiré du spectacle d'Alain Platel et Arne Sierens, Bernadetj), la série de films muets à écouter LA RUMEUR DU MONDE
Différentes rétrospectives lui ont été consacrées : VISIONS DU REEL à Nyon, KINODROMO à Bologne, VILLA ROMANA à Florence, TEATRO CORSINI à Barberino di Mugello, BABYLON à Berlin, PICCOLO CINEMA à Turin, DOC SASSARI à Sassari, LACENO D'ORO à Avellino, L'ASILO à Naples, PRIX SERGIO AMIDEI à Gorizia, ANNECY CINEMA ITALIEN à Annecy
Expérimentations Ouvertes
Iñigo Salaberria, Maria Elorza, Espagne, 20', 2023
Il y a des images qui n'existent pas. Et il y a des images qui existent deux fois. Aucun de ces lieux n’existe plus.
Iñigo Salaberria
Iñigo Salaberria (Errenteria, 1961-2022) fut l'un des principaux vidéastes de sa génération. Il a étudié l'histoire et l'esthétique du cinéma aux universités de Valladolid et de Paris III. En 1984 et 1985, il participe à des cours de production vidéo à l'American Center de Paris, où il travaille comme assistant technique dans les ateliers de Michel Jaffrennou, Joan Logue, William Wegman et Ken Feingold. Il a vécu à Lyon, Reykjavick, Londres et Madrid. Son travail a été exposé et primé dans divers festivals et événements artistiques.
Maria Elorza
Maria Elorza (Vitoria-Gasteiz, 1988) est diplômée en communication audiovisuelle de l'Université Pompeu Fabra de Barcelone et titulaire d'un master en création artistique et recherche de l'EHU/UPV. Depuis 2013, il réalise plusieurs courts métrages, dont Gure Hormek (2016), Ancora lucciole (2018), Quebrantos (2020) et Alborde del agua (2023).
En 2022, il écrit et réalise son premier long métrage, To the Books and to the Women I Cant, présenté en première au SSIFF (TCM Youth Award) et au Festival du Film de Rotterdam.
Sohrab Hura, Inde, 17', 2021
Le nouveau film du photographe et cinéaste The Coast (2020) capture des scènes de mer après les festivités religieuses au Tamil Nadu. Dans cette nouvelle écrite pour accompagner les images du film suivant, Hura met en lumière la relation de l’humanité avec la nature en remettant en question les façons binaires de penser le monde, et présente un protagoniste en quête de nouveaux états d’être.
Sohrab Hura
Les photographies vives, parfois surréalistes, de Sohrab Hura explorent sa position dans le monde dans lequel il existe. Bien que Hura ait d'abord travaillé à travers le prisme du documentaire social, il a rapidement tourné sa forte vision vers l'intérieur, créant des journaux visuels de sa vie et de ses relations personnelles comme moyen de « trouver sa propre logique ».
Hura est née le 17 octobre 1981 dans une petite ville appelée Chinsurah au Bengale occidental, en Inde. Il a grandi avec de nombreuses ambitions professionnelles variées, mais s'est finalement tourné vers la photographie après avoir terminé sa maîtrise en économie à la Delhi School of Economics.
Ses premiers projets, The River (une série qui explore trois villes le long du Gange et de son affluent) et Land of a Thousand Struggles (qui fait suite à un mouvement populaire dans l'Inde rurale qui a conduit à une importante loi sur la sécurité sociale), ont été réalisés simultanément en 2005-06. Bien que les deux aient été réalisés avec des intentions de bon augure, Hura a ensuite décidé de tourner le dos à ce genre de travail documentaire social et de se concentrer plutôt sur des questions qui reflétaient son expérience personnelle.
Le travail de Hura a été présenté dans des expositions à travers le monde. Les expositions à venir incluent The Levee at Cincinnati Art Museum, The Lost Head & The Bird au True/False Film Festival : Columbia Missouri et La Fete Du Slip, Laussane and Snow at Kettle's Yard, Cambridge UK, toutes en 2019. Il a publié trois livres. à ce jour : La vie est ailleurs (2015), Une proposition de départ (2017), Regardez, il fait beau dehors !!! (2018) et le quatrième, The Coast, sera publié cette année.
Il travaille actuellement sur une série intitulée SNOW, qui regarde le Cachemire à travers le prisme de l'arrivée et de la fonte des neiges à travers les trois phases de l'hiver.
Hura est actuellement basée à New Delhi, en Inde. Il a rejoint Magnum Photos en tant que candidat en 2014 et en est devenu membre en 2020.
Emilija Škarnulytė
Italie, Lituanie | 2022 | 15 min
La zone aphotique est cette région profonde et obscure qui comprend la plupart des eaux océaniques et où la lumière ne pénètre pratiquement plus. L’artiste et cinéaste lithuanienne Emilija Škarnulytė signe un film hypnotique, entre le documentaire et le récit imaginaire, où l’étrangeté du monde sous-marin se confronte au paysage sonore d’une civilisation lointaine.
Emilja Skarnulyte
Travaillant entre documentaire et imaginaire, Škarnulytė réalise des films et des installations immersives explorant le temps profond et les structures invisibles, du cosmique et géologique à l'écologique et politique. Sa grand-mère aveugle touche doucement la statue patinée d'un dictateur soviétique. Les détecteurs de neutrinos et certains collisionneurs mesurent le cosmos avec une architecture surnaturelle. Les espèces post-humaines nagent dans les tunnels sous-marins au-dessus du cercle polaire arctique et rampent à travers les lignes de failles tectoniques du désert du Moyen-Orient.
Lauréate du Future Generation Art Prize 2019, Škarnulytė a représenté la Lituanie à la XXIIe Triennale de Milan et a été incluse dans le pavillon baltique de la Biennale d'architecture de Venise 2018. Avec des expositions personnelles à la Tate Modern (2021), au Kunsthaus Pasquart (2021), à Den Frie (2021), à la National Gallery of Art de Vilnius (2021), au CAC (2015) et au Kunstlerhaus Bethanien (2017), elle a participé à des expositions collectives à Ballroom Marfa, Musée d'art de Séoul, Fondation Kadist et première biennale de Riga. En 2022, Škarnulytė a participé à l'exposition collective Penumbra organisée par la Fondazione In Between Art Film à l'occasion de la 59e Biennale de Venise. Ses nombreux prix incluent le Kino der Kunst Project Award, Munich (2017) ; Spare Bank Foundation (DNB Artist Award (2017) et Prix national d'art lituanien pour jeunes artistes (2016)), et elle a été nominée comme candidate au prix d'art Ars Fennica 2023. Elle a obtenu un diplôme de premier cycle de l'Académie des arts de Brera. à Milan et est titulaire d'un master de l'Académie d'art contemporain de Tromsø.
Ses films font partie des collections de l'IFA, de la Fondation Kadist et du Centre Pompidou et ont été projetés à la Serpentine Gallery, au Royaume-Uni, au Centre Pompidou, en France, au Museum of Modern Art de New York et dans de nombreux festivals de cinéma, notamment à Rotterdam, Busan et Oberhausen. Plus récemment, elle a conclu ses mandats à Art Explora et à la Cité des Art, dans la foulée d'une autre résidence importante au MAK Center for Art and Architecture. Elle est fondatrice et codirige actuellement Polar Film Lab, un collectif de pratique du cinéma analogique situé à Tromsø, en Norvège, et est membre du duo d'artistes New Mineral Collective, récemment commandé pour une nouvelle œuvre par la première biennale de Toronto.
Absent Landscapes (2023) commandé par Film & Video Umbrella
Aperçu du projet rédigé par le directeur du FVU, Steven Bode :
"Si les souvenirs sont un proxy pour des personnes et des lieux qui n'existent plus, alors la vidéo est un espace où ce dont on se souvient acquiert une étrange sorte d'au-delà. Pour l'artiste Myriam Rey, la redécouverte récente d'une boîte de vidéos personnelles de son père a précipité un déversement d'émotions - des souvenirs qui tourbillonnent comme les tourbillons et les courants d'une rivière, ou qui scintillent et se fissurent dans l'œil de l'esprit, comme des rayons de lumière à travers un miroitement de poussière ou de brume. Dans la vidéo de 10 minutes de Rey, Paysages absents, le passé est palpablement présent, ressenti comme un tremblement dans le corps ou un picotement sur la peau. Les premières images de la vidéo se matérialisent comme une image de carte de test dans un océan d'interférences ; une image de carte de test d'un enfant que nous reconnaissons immédiatement comme étant le double infantile de l'artiste elle-même, maintenant bercé et se balançant comme s'il était légèrement possédé par les éclairs soudains de souvenirs qu'elle peut voir devant elle. Des images fantômes de ses archives familiales sont projetées en vidéo sur son visage et son corps, tandis que Rey répète la même série de scènes. des phrases presque incantatoires dans trois langues différentes (arabe, français et anglais), comme pour tenter d'invoquer un sortilège secret ou de déchiffrer un code insaisissable. Subtile et poétique, paysages absents est une méditation poignante sur le monde invisible de l’histoire personnelle que nous transportons dans nos têtes ; des images qui se brisent et se brisent alors même que nous essayons de les serrer contre nous, mais qui en conséquence ressortent d'autant plus nettement. » (Site Internet de la FVU)
Myriam Rey
Myriam est une artiste et cinéaste franco-syrienne. Sa pratique se concentre sur l'utilisation du témoignage oral et de la visualisation incarnée pour explorer les thèmes de la perte, de l'appartenance et de la mémoire.
Elle a travaillé sur des projets impliquant la créativité, le bien-être et les communautés pendant plusieurs années au Royaume-Uni, en France et au Liban. Elle a commencé à réaliser des films alors qu'elle étudiait l'anthropologie médicale à l'University College de Londres.
Les films de Myriam ont reçu le prix du meilleur poème vidéo au Los Angeles Film & Video Poetry Symposium (2020), du meilleur court métrage documentaire au Nova Frontier Film Festival de New York (2019), de la mention honorable au Sunderland Shorts Film Festival (2018) et du prix Inspiration. au Festival du film AHRC (2015). Ils ont été projetés dans des festivals dont Aesthetica Short FF, London Short FF, Edinburgh Int. FF, Underwire FF, Beyrouth Int. FF, Processus d'erreur : Festival Int. de Video Experimental, entre autres.
Son travail a été exposé dans des institutions telles que le New Art Exchange, Royaume-Uni (2023), la Bomb Factory Art Foundation, Royaume-Uni (2021) et la Sharjah Art Foundation, Émirats arabes unis (2020). Ses films ont également figuré dans des expositions collectives, notamment Images Festival, Toronto (2022) et Artist Moving Image Program au Margate Film Festival (2021).
Myriam a été sélectionnée au sein de l'équipe BFI Network & BAFTA (2018) et a fait partie de l'initiative de talents Bridging the Gap (2017) au Scottish Documentary Institute. Son film le plus récent, Paysages absents (2023), a été commandé par Film & Video Umbrella à Londres.
Cortocircuito, Valentina Manzoni, Italia, 5’28’’ 2021
Cortocircuito parle des fractures émotionnelles et de ce que nous faisons pour les surmonter. Déménager dans un endroit lointain et différent, apprendre une langue et avec elle une autre façon de passer le temps, de vivre les journées, d'appartenir à la communauté. Puis retour à la maison, réalisant que vous n'aviez plus regardé le ciel depuis.
Au milieu, la blessure que nous avons tous vécue, celle de la pandémie, avec la crainte qu’elle ne soit pas encore terminée. Que pouvons-nous faire? Danser, en parler avec un ami, regarder le coucher du soleil, le coucher de soleil lui-même est au centre de l'unique plan du film, accompagné des paroles du réalisateur. Cependant, le coucher du soleil devient une aube, comme pour signifier qu'un nouveau départ renaîtra de ses cendres. C'est ce que nous nous disons, ce que nous espérons.
Peut-être que l’anxiété et la peur sont encore des façons d’être en vie, tout comme le souvenir mélancolique d’une époque révolue et de ce qu’elle a pu nous apporter.
Valentina Manzoni
Valentina Manzoni (1994) est une réalisatrice et programmatrice italo-suisse qui vit à Milan. En 2017, il a obtenu un baccalauréat en beaux-arts avec une concentration en cinéma et vidéo de la School of the Art Institute of Chicago. En 2016, il participe à un atelier de réalisation de films à Cuba, où il réalise son premier court métrage de fiction sous la direction du réalisateur iranien Abbas Kiarostami, Juego – o una película con Katherine. En 2019, il participe à un atelier au Festival du Film de Locarno avec Béla Tarr, à l'occasion duquel il réalise le court métrage Un'altra volta.
Lui e Io, Giulia Cosentino, Re-Framing Home Movies, Cineteca Sarda, Italie, 13' 2019
Les réflexions d’une femme dans son rôle d’épouse et de mère, entre imposition et choix, à travers les images de son mari – très souvent absent – qui en fait le portrait. Dans ce film, la remise à plat de la “condition féminine” se fait acte politique pour rappeler que l’amour se fonde sur l’acceptation des différences, et que les souvenirs personnels sont constitutifs de l’histoire collective.
Giulia Cosentino
Giulia Cosentino est née en 1990 à Catane, en Sicile. Elle est diplômée en cinéma et en arts visuels et a étudié dans les universités de Roma Tre, La Sorbonne Nouvelle à Paris, l'Universidade Nova à Lisbonne et à Pompeu Fabra, à Barcelone. Elle travaille à l'école nationale de cinéma Centro Sperimentale di Cinematografia - Sede Sicilia. "Lui e Io" est son premier cour métrage qui a été créé dans le cadre de la résidence d'artistes Re-framing Home Movies et présenté au TFF 37. En 2020, elle a travaillé sur l'un des épisodes du film collectif "Le storie che saremo" produit par Ginko Film. Actuellement, elle fait partie des réalisateur·rices du projet international d'Eurimages "The Purple Meridians".
The heart of a tree, Clare Langan, Irlande, 2020
Le cœur d'un arbre contemple le rôle central de ces géants de la nature pour la survie de la planète et la nôtre. Les arbres nous fournissent l’air que nous respirons. C'est un aperçu d'un monde futur où les êtres humains ont évolué et se sont adaptés pour survivre. Les pandémies telles que celle du coronavirus sont le résultat de la destruction de la nature par l’humanité, selon les dirigeants de l’ONU, de l’OMS et du WWF International, et le monde ignore cette dure réalité depuis des décennies.
En « secouant l’arbre viral », nous avons provoqué cette pandémie sur nous-mêmes. Ce film est une métaphore opportune d’un monde bouleversé par notre mépris de la nature et de la planète. Le film est tourné dans un paysage aride et sans arbres, qui pourrait être une vision future de la Terre ou d'une autre planète. Les habitants se frayent un chemin dans cet environnement inhospitalier, récoltant l'air, l'or nouvel. Ils plantent des arbres sur une plage noire et déserte, dans l’espoir de repeupler la planète de sa source d’oxygène.
Le film explore la déconnexion entre l'humanité et la nature et finalement en nous-mêmes. Il s’agit de redresser ce déséquilibre qui a atteint un point critique. L’écologie mondiale est un exercice d’équilibre délicat. Il est devenu nécessaire pour les humains d’évoluer dans leur environnement pour survivre. Le récit du film contient cette tension entre harmonie et conflit.
Clare Langan
Clare Langan a étudié les beaux-arts au National College of Art and Design de Dublin et, grâce à une bourse Fulbright, a suivi un atelier de cinéma à NYU. En 2017, elle a reçu un doctorat honorifique en beaux-arts de l'Université nationale d'Irlande. En 2019, elle devient membre d'Aosdana. Elle a représenté l'Irlande dans de nombreuses biennales internationales, dont la 25e Biennale de Sao Paulo, 2002 au Brésil ; Biennale de Liverpool - International 2002, Tate Liverpool : Sounds and Visions, Art Film and Video from Europe, 2009, Museum of Modern Art, Tel Aviv ; Biennale de Singapour 2008, organisée par Fumio Nanjo en tournée à la Biennale de Dojima River 2009, Osaka, Japon ; Biennale de Busan 2010, Corée du Sud. En 2003, Langan a présenté A Film Trilogy au MoMA de New York et au RHA de Dublin.
Last things, Deborah Stratman, États-Unis, France, Portugal
50' 2023
À l’heure où l’humain entrevoit de plus en plus nettement les contours de son extinction, le nouveau film de l’artiste américaine Deborah Stratman s’en remet à l’idée vivifiante qu’il existe, dans la roche, une autre histoire de l’évolution à laquelle s’attacher. En entremêlant deux voix-off de nature scientifique et fictionnelle, Last Things invente une chimère moitié cosmogonie, moitié cosmologie. D’un côté, la géologue Marcia Bjørnerud conçoit chaque pierre comme un petit monde porteur d’une histoire qui nous dépasse, et qu’il nous faut apprendre à lire pour devenir sensibles à la multitudes des temporalités parallèles à nos existences. De l’autre, la cinéaste française Valérie Massadian narre, d’une voix qui semble surgir du fond des âges, un récit inspiré de deux nouvelles de J.-H. Rosny – pseudonyme commun aux deux frères Boex qui imaginaient, à la fin du dix-neuvième siècle, des extraterrestres de nature tantôt minérale, tantôt géométrique. Posées sur des images basculant constamment entre différents ordre de grandeurs – de la représentation des pierres au survol de paysages lunaires, des fonds des océans à l’espace infini, en un collage amoureux des formes qui épouse le principe de vie exposé dès la première phrase, empruntée à Clarice Lispector : « All the world began with a yes » –, ces voix paraissent suspendues dans un état intermédiaire, à la recherche d’un corps passé ou à venir, opposant à la catastrophe en cours un espace où instaurer de nouvelles relations entre les signes, et laisser libre cours à une pensée profuse et agile comme un danseur sur le pavé.
Deborah Stratman
Deborah Stratman (née en 1967) est une artiste et cinéaste basée à Chicago dont le travail se situe entre le cinéma expérimental et le documentaire. Ses films et travaux fréquents dans d'autres médias, notamment la photographie, le son, le dessin et la sculpture, explorent souvent l'histoire, les pratiques, les mythologies et le contrôle de paysages très variés : de la Chine musulmane du Xinjiang à l'Islande rurale, en passant par les banlieues résidentielles de Californie.
Elle a récemment achevé une trilogie d'œuvres qui abordent collectivement les concepts du paranormal à l'ère de l'information, et travaille actuellement à un film sur la "liberté" qui réfléchit sur la menace élevée, le patriotisme, la nature sauvage et la possibilité de transcendance personnelle.
Elle enseigne à l'école d'art et de design de l'université de l'Illinois à Chicago.
Spewking Rybawdy, Melanie Jackson, Royaume Uni, 2020
La dernière et la plus ambitieuse incarnation du projet en cours de Melanie Jackson explorant les récits transgressifs et le symbolisme explicite des insignes de débauche des pèlerins médiévaux. À travers un carnaval de personnages colorés et chargés d'érotisme, Spekyng Rybawdy nous encourage à réexaminer non seulement nos idées sur ceux qui ont participé à la production et à la circulation de l'imagerie à l'époque médiévale – mais aussi comment cela pourrait nous permettre de reconsidérer les origines de l'imagerie. les représentations dissidentes, la politique sexuelle et nos attitudes et comportements aujourd’hui.
Des insignes de débauche, des insignes laïques, des insignes sexuels ou des épinglettes érotiques du XIIe au XVIe siècle ont été découverts dans une grande partie de l'Europe du Nord, souvent le long des routes de pèlerinage qui sillonnaient le continent à cette époque. Ils étaient produits en masse par des artisans locaux, généralement à partir d'étain ou de plomb et fabriqués par et pour les travailleurs ordinaires, qui les cousaient sur l'extérieur de leurs vêtements ou les épinglaient sur leurs chapeaux. Fréquemment décorés de couleurs vives luminescentes, les insignes en bas-relief, dévoilant toutes les marques d'influence populaire, romaine ou étrusque, représentent généralement des rencontres sexuelles obscènes ou des organes génitaux surdimensionnés errants, souvent hybridés, tenus en l'air ou des voyou sur pattes et courant. Un peu comme les mèmes d’aujourd’hui, ces insignes étaient fréquemment empruntés, échangés, reproduits et appropriés dans le cadre d’un bien commun de monnaie culturelle visuelle.
Melanie Jackson
La pratique multidisciplinaire de Mélanie implique des modes de narration non-fictionnelle – à travers l'espace/objets/texte/image en mouvement et son.
Mélanie est née à Hollywood, dans les West Midlands. Elle vit et travaille maintenant à Londres et a fréquenté le LCC, Byam Shaw et le RCA et a récemment terminé un doctorat basé sur la pratique à l'Université de Reading.
En 2017-2018, elle a publié des articles co-écrits avec le Dr Esther Leslie dans Parallax Journal, Effects Journal, la revue en ligne Studies in the Maternal et le cabinet magazine. Ils ont également co-écrit un livre Deeper in the Pyramid (2018) et ont déjà produit une bande dessinée The Ur-Phenomenon (2013) et un journal The Urpflanze (2010). Ils ont conçu une série de conférences-performances basées sur le livre pour la fondation Delfina (2016), l'UCL (2016), Birkbeck (2017), l'Atlantic Project (2017), Lux (2017) et Primary (2018).
Les expositions personnelles incluent Deeper in the Pyramid à Grand Union (Birmingham), Primary (Nottingham) et Banner Repeater (Londres en 2018), ainsi que The Urpflanze Part 2 (2013) et The Urpflanze Part 1 (2010) au Drawing Room and Flat. Time House, (Londres). Elle a également réalisé des expositions personnelles à Space Exchange (Colchester), Chapter (Cardiff), Matt's Gallery (Londres) et Arnolfini (Bristol) et a exposé à l'échelle internationale dans des expositions collectives, notamment Take Me to the River, DRF Biennale (Osaka, Japon), The Global Contemporary, ZKM Museum of Contemporary Art, (Karlsruhe, Allemagne) ainsi que des expositions au Museum of Contemporary Photography (Chicago, USA), Art Gallery New South Wales (Sydney, Australie), Kerlin Gallery (Dublin, Irlande) Project (Dublin, Irlande), Sabine Wachters Gallery, (Bruxelles, Belgique), Shanghart (Shanghai), Para/Site Art Space, (Hong Kong), Hanart TZGallery, Hong Kong).
Elle a obtenu des résidences à Shanghai et Hong Kong (British Council), à Maurice (Gasworks) et au Royaume-Uni (Université de Bristol, The Mothership). Elle a été présélectionnée pour le Whitechapel Max Mara Art Prize for Women et a remporté le Jerwood Drawing Prize.
Elle a travaillé dans les collections d'art de la Tate et du gouvernement, ainsi que dans des collections privées.
THE FEAR OF LEAVING THE ANIMAL FOREVER FORGOTTEN UNDER THE GROUND, Janis Rafa, Royaume Uni, 2021, single-channel projection, stereo sound, 12min
Dans ce film règne une atmosphère claustrophobe cauchemardesque engendrée par un
monde souterrain fictif occupé par des animaux où la présence humaine n'est que
suggéré. Son nouveau court métrage fort et visuellement bouleversant crée une subtile
référence aux premières années de Beuys pendant la Seconde Guerre mondiale et à sa vie traumatisante, ainsi
quant à sa performance influente I Like America and America Likes Me (1974),
pour lequel Beuys a partagé un espace solitaire avec un coyote pendant trois jours. Le regard cinématographique alterne entre les points humains et animaux de vue, puisque la caméra se déplace à tour de rôle entre la position de l'homme et celui des chiens, tout en alternant entre le gagnant
et sujet vaincu.
L'esprit indompté des chiens se juxtapose à l'esprit énigmatique, controversé, et une figure humaine invisible, tandis que leur confinement, représenté dans ce lieu négligé lieu post apocalyptique, évoque des sentiments, des pensées et des notions contradictoires
dans lequel on peut identifier des opposés : bestial contre humain, bourreau contre
victime, chasseur contre proie, soumission contre pouvoir, cruauté contre
compassion, sauvage et libre contre enfermé, réaliste contre mystique et énigmatique
versus exposé.
Janis Rafa
Janis Rafa (né en 1984, Grèce) vit et travaille entre Amsterdam et Athènes. Son œuvre combine film, installation vidéo et sculpture, afin d'attirer l'attention sur une notion non anthropocentrique et non logocentrique des subjectivités et des lieux.
Son travail d'images en mouvement oscille entre une perception empirique des paysages et des événements et une représentation authentique de ceux-ci. Ses récits se situent aux marges de l’urbain, hantés par les chiens errants, les tués sur les routes, les proies traquées, les ruines oubliées, l’abandon et la mort dissipée. Morts et vivants, êtres humains et non-humains cohabitent dans un accord de rêve et de sensualité formant un langage visuel qui s'appuie sur le mutisme, le physique et le tactile. Le caractère énigmatique et universel de ces mondes cinématographiques est initié par un certain réalisme qui n'a que très peu à voir avec sa représentation habituelle, à la recherche de l'invisible, du mythique et de l'occulte. Les rituels d’adieu, d’enterrement ou d’exhumation, de soumission ou de vengeance forment un modèle de narration circulaire dans lequel l’action non humaine est reconnue afin de révéler des dimensions politiques et éthiques, comme une autre sorte d’archéologie.
Rafa est titulaire d'un doctorat en beaux-arts de l'Université de Leeds (Royaume-Uni, 2012). Elle a été résidente à la Rijksakademie (NL, 2013/14) et membre de la Fondation ARTWORKS by S. Niarchos (GR, 2020). Son travail récent a été soutenu par la Fondazione In Between Art Film, ART for the World, Mondriaan Fund, Onassis Foundation, Netherland Film Fund et Greek Film Center. Son travail sera présenté à la 59e exposition internationale d'art La Biennale di Venezia, organisée par Cecilia Alemani.
Son premier long métrage « Kala azar » (2020) a été présenté en première au Festival international du film de Rotterdam (prix KNF) et aux Nouveaux réalisateurs/nouveaux films du MoMA (2021). Le film a participé à 38 festivals de cinéma et a reçu 9 prix.
Son travail a été exposé dans divers lieux, parmi lesquels : Biennale de Bucarest (2021), exposition personnelle du Centraal Museum (NL, 2019), Goethe-Institut (GR, 2021), MAXXI (2020), State of Concept Athens (2020). , Manifesta 12 (2018), Palazzo Medici Riccardi (2017), Centre d'art contemporain Chanot (2017), Biennale de Mardin (2018), Kunsthalle Munster (2017), EYE Filmmuseum (2016/ 2021), Palazzo Strozzi (2015). Le travail de Rafa fait partie de plusieurs collections institutionnelles et privées, parmi lesquelles le Stedelijk Museum, le Centraal Museum, le Museum Voorlinden et la Fondazione In Between Art Film.
Jaspar est un artiste basé à Londres, dont le travail explore le rôle que jouent les images dans l'urbanisme, l'espace social et la pratique quotidienne.
Ses intérêts de recherche se situent entre la création artistique, le commissariat et l'écriture et s'inspirent des domaines de l'architecture, du design, des études urbaines, de la géographie humaine, de la philosophie, des études cinématographiques et médiatiques, de la théorie spatiale et de l'économie. Ici, il s'est concentré sur les cadres idéologiques contradictoires incarnés dans les représentations de la modernité, du renouvellement urbain et de la régénération afin de mieux comprendre comment la pratique artistique peut redéfinir le cycle successif de plans directeurs et de programmes de régénération qui déterminent la vie culturelle de nos villes. Une grande partie de son travail récent a pris la forme d'imprimés (essais photographiques, guides urbains collaboratifs et publications éditées). Depuis 2000, Joseph-Lester a participé à une série d'expositions internationales organisées ; est l'auteur, le co-auteur et l'éditeur d'un certain nombre de livres et d'articles publiés pour des revues ; et a joué un rôle de premier plan dans l'organisation de conférences internationales, de colloques et d'un certain nombre d'autres événements publics. La clé de ce travail est le développement de plateformes et de cadres pour l’art qui contribuent au développement de nouvelles façons de penser les expériences sociales et de vie pour l’avenir. Cette recherche à long terme a conduit à être invité à devenir chercheur principal sur le projet Horizon 2020 SPACEX.